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13 décembre 2012

Semaines 12 et 13 - Entre Bangkok, Chiang Mai et Festival Loi krathong

Bangkok Je suis arrivée â Bangkok sur les coups de 20h, un peu fatiguée par ces dix longues heures de trajet, mais terriblement excitée à l'idée d'être de nouveau sur les rails de l'aventure. Je descends du bus avec l'appréhension de ne pas voir de sac bleu coloré congolais en soute, mais il est bien là. Je monte dans un taxi direction le Condo d'une coursurfeuse qui va m'héberger pour trois nuits. Le taxi regarde l'adresse pendant bien dix minutes, en la répétant à voix basse comme attendant un éclair d'illumination. Il finit par me faire signe d'entrer. Grâce à Mathieu, je sais maintenant que mon IPhone même sans carte SIM et sans connexion wifi peut me géolocaliser, ce qui est très pratique. J'ai ainsi pu pendant deux heures regarder avec sourire le taxi faire le tour de Bangkok, et prolonger la route au maximum, avant d'admettre en riant qu'il était perdu. Après 60km, 3 demi-tours et 2h de circulation, il trouva enfin, et sans scrupule me demanda de payer toute la course. Chose que je refusai. Puis acceptai. L'énervement montait dans sa voix et trop peu sûrement dans la mienne. Bref j'ai payé les 10 euros. Lenly, une Philipienne de 22 ans m'accueilla dans son appartement, et partagea son lit avec moi. Une couette mes amis, une COUETTE! Trois mois que je n'en avais pas vu, quel bonheur ^^. Avec ça: l'air conditionné, trop froid, mais c'est pas grave, j'avais ma couette. Lenly m'avait concocté tout un programme de visite de Bangkok. Ce jeudi 22 Novembre s'annonçait bien rempli, et devait prendre fin à 17h dans un restaurant Indien pour un beau meeting entre Couchsurfers, qu'elle avait organisé pour l'occasion. Quelle perle. La journée n'a pas été du tout ce qui était prévu à la base, mais j'ai adoré. Bangkok, ville grouillante, est sale et puante. Il n'y a aucun moyen de se déplacer de manière simple et rapide. Les routes sont archi bondées, archi polluées et il n'y a qu'une ligne de métro. Les bus, de tous cylindres, tous gabarits, toutes couleurs et toutes sonorités, constituent le moyen le moins cher et le plus pratique (bien que extrêmement lent) de bouger. On a mis 2h pour parcourir 10 km, avec le premier bus, puis on en a pris un autre et on a fini par ne pas trouver les temples qu'on cherchait. On est alors allé se balader sur Kon San road, la fameuse rue touristique pleine de guesthouse et de touristes. Je me suis demandé comment on pouvait bien s'installer dans une guesthouse ici et se complaire dans un séjour en Thaïlande entre blancs, et sur une rue de 150 mètres. Parce que dans cette rue, il n'y avait que ça des blancs. Et ça donne un peu l'impression de millions de "Packman" qui font demi-tour une fois arrivés au bout de la rue. Je me suis sentie petite, car tout le monde faisait brusquement la même taille que moi. Et au milieu de ces femmes aux shorts "ras-la-fouf" ou ces mecs torses nus, de cette frénésie de consommation qui envahit l'espace, on aperçoit un bonheur se dégager de leur expérience authentique en Thaïlande. C'est assez impressionnant. Avec ces multiples et longs voyages en bus, on aura pas le temps de faire grand chose d'autre: direction le restaurant. Là, nous attendent Jerry et Pathy, un couple américain de 60 ans. D'autres nous rejoindront au compte goutte, espagnol, malaysienne, éthiopiennes, japonaise. Tous font du couchsurfing, tous voyagent, tous apprécient ce moment partagé autour de spécialités indiennes à partager. Jerry et Patty m'ont particulièrement touchée, ils voyagent depuis six mois, font du volontariat, donnent des cours d'anglais. Ils ont été au Vietnam, Chine, et ont prévu, après un mois â Bangkok chez le même Couchsurfeur, d'aller au Sri Lanka, Inde, Pakistan avant de revenir au Vietnam et rentrer en Amérique. Il se dégage de leur couple un amour solide, cimenté par le partage d'une passion pour l'aventure et les voyages. Ils sont beaux. Le vendredi, je pars avec mon propre programme de la journée: Gare Routière, Ambassade, la Poste, et si je peux, l'Hopital pour ma main qui ne guérit pas vraiment. Un programme quelque peu ambitieux au vu de la difficulté pour une étrangère de prendre les transports en commun. Et de leur rapidité. Les bus ont des numéros mais aucune destination en anglais, et les conducteurs ne parlent que thaï. Ils n'y a pas de plans à l'intérieur, et pas de nom sur les arrêts de bus à l'extérieur. Et vu qu'il y a une soixantaine d'arrêts par heure, autant vous dire que c'est un peu un jeu de hasard. J'ai plusieurs fois demandé à la "dame ticket" du bus de me faire signe lorsque nous arrivions à l'arrêt que je cherchais, mais je me suis retrouvée à deux reprises au terminus, et la "dame ticket" de me faire comprendre qu'elle avait oublié. Mai pen rai ! Bref, je mets deux heures pour arriver à la gare routière, achète deux billets pour le lendemain pour Chiang Mai, pour Marion et moi, et repars. Je me dirige ensuite vers l'ambassade, et en une heure j'y arrive. Je présente donc mon Visa, et obtiens en 7 secondes et 5 mots, l'information recherchée." Your Visa is 2 months". Bref, le 28 Décembre je dois donc avoir quitté la Thaïlande. Il est déjà 16h lorsque j'arrive devant la poste, fermée. Je rentre donc au Condo, et y arrive vers 19h. Malgré la lenteur des transports, au moins j'aurais vu toutes les petits recoins de ce monstre qu'est Bangkok. Peter, un Tawainais de 40 ans est là, il vient d'arriver à Bangkok et est hébergé par Lenly ce soir-là également. Il ne parle pas anglais, ce qui rends la communication difficile. On se lève à 5h, car lui aussi prend le bus de 7h30 pour Chiang Mai. Je croise les doigts pour que Marion, une volontaire française que j'ai rencontrée à DinDang, arrive à temps à la gare routière : elle n'a pas de portable et aucun moyen de savoir à quelle heure j'ai réservé le bus si elle n'a pas regardé sur internet. Suspens. J'aperçois de loin son Tshirt jaune fluo et fonce la prendre dans mes bras, partagée entre le soulagement et le joie de la retrouver. Les dix heures de bus pour Chiang Mai seront bien moins longues que celles pour Bangkok, on a pas arrêté de papoter, se racontant nos aventures respectives durant les 4 jours derniers, elle sur l'île de Koh Phayam, moi à Bangkok. Je suis super contente de la retrouver pour les deux semaines à venir. Chiang Mai et le festival Loi Krathong Le festival Loi Krathong a lieu une fois par an pendant la pleine lune de Novembre. Il dure 5 jours à Chiang Mai mais la soirée principale est le soir de la Fullmoon, le 28 Novembre. A l'occasion de cette fête bouddhiste, des lanternes, ou mini-montgolfières d'un mètre de diamètre sont lancées dans le ciel. C'est un spectacle magnifique. Le bus arrive à Chiang Mai le samedi soir, avec deux heures de retard, il fait déjà nuit. Peter prend un chemin, nous un autre. On monte dans un "redtruck", espèce de taxi commun à 20 Bahts par personne (50 centimes d'euro), qui nous emmène au centre ville. On tentera tant bien que mal d'en reprendre un autre direction la maison de notre Couchsurfer, mais aucun conducteur ne connaît, aucun ne comprends l'anglais, bref, on galère un moment. On croise une vieille folle reliftée et relookée, qui m'annonce avec fierté avoir 64 ans. Donneuse de leçon, elle me tient la jambe pendant une bonne demi-heure, à moitié outrée, à moitié méprisante, elle me dévisage avec dégoût. Après m'avoir certifié d'un geste prétentieux de la main qu'elle est elle-même backpackeuse-baroudeuse (mes fesses), qu'elle sait très bien ce que voyager signifie, elle m'annonce que nous finiront dans un fossé. Elle change brusquement de disque en me parlant de sa nouvelle coupe de cheveux et de la soupe qu'elle allait manger, lorsque j'accepte de faire semblant de téléphoner au Couchsurfeur nous accueillant ce soir. Bizarrement, il ne répond pas. Je me sers de cette excuse pour prendre congé, et courir vers Marion lui raconter ça. Apres une bonne heure à faire arrêter tous les "redtrucks", et visiblement même les "folles-liftées" on décide finalement de retenter le lendemain et de se payer une nuit dans une guesthouse, crevées et découragées. Malheureusement, c'est le festival Loi Krathong, toutes les guesthouses sont Full. On finit par payer un peu plus cher (3,5€ chacunes... Oulalah ^^) et dormir à dans une chambre un peu gloque. Mai pen rai! On part manger dans un bouiboui où ils n'ont visiblement pas l'habitude de voir d'étrangers, on nous regarde bizarrement et personne n'ose venir nous servir ^^ on finit pas engloutir une soupe de riz et, après avoir monté la moustiquaire, hop, au lit. A partir du dimanche 25 Novembre, tout est allé très vite. On a finalement trouvé la maison de Lenny (ne pas confondre avec Lenly de Bangkok^^), un Américain installé à Chiang Mai depuis un mois dans une maison qu'il loue, un jeune voyageur de 27 ans retraité après avoir risqué sa vie en Irak. En fait, il est venu nous chercher en scooter, et a fait deux aller-retours chez lui pour nous déposer. Je suis la première à arriver, et la première à poser mon sac dans cette maison fabuleuse. Elle paye pas de mine, mais on y passera une semaine de bonheur complet, avec d'autres Couchsurfers hébergés également ici, par Lenny-au-grand-cœur, et dans une ambiance festive de vie collective, de partage et d'amour. C'était vraiment extraordinaire. Il y avait un couple américano-chilien, Jessica et Francesco, une lituanienne Raminta et une américaine Naomie. On était 7 au total, on s'est serré, on a partagé, on a échangé, on a joué de la musique, on a handikrafté, on a tous adoré cette expérience de CS (couchsurfing) chez Lenny. Nos matinées étaient rythmées par les mêmes habitudes: brunch ensemble autour de riz, spécialités végétariennes, fruits ramenés du marché, douche, puis café et lecture, écriture ou couture pour certains, musique, échange de photos pour d'autres. Tous réunis dans le salon autour de nos occupations sur fond musical. Parfois Lenny partait pour la journée, prendre des cours de massage, ou faire du bénévolat dans des restaurants, nous laissant gérer sa maison. Après avoir conclut un pseudo plan de journée, on partait. On se retrouvait dans la ville, pour un temple, pour un massage, une exposition de photo, un marché, ou ce fameux magasin "second hand/vegetarian community", où on se sert pour manger, on paye soi-même dans une petite boîte, on fait soi-même la vaisselle. On achète des vêtements pour 1 Baht, on mange pour 5 Bahts (1€=39 Bahts). On a également beaucoup arpenté les marchés de la ville, entre marché du dimanche, marché de nuit, marché du festival, marché de fruits, etc... Chiang Mai est une ville magnifique, le centre ville est un carré, avec quatre portes, qui rend notre journée facile à orienter! On s'est également baladé dans la rue Soi 6, la rue des baroudeurs et des guesthouse, une rue extraordinaire. Dans cette rue, il y a le Tea Tree, un bar restaurant avec des coussins qui jonchent le sol et des tables basses faites maison, une cuisine en argile, des peintures parcourant les murs et le plafond, et une ambiance relaxante et une lumière tamisée. Un petit chaton est également ici et ajoute au tableau une touche parfaite. On y a fait une Jam session, ou soirée musicale, où l'artiste en chacun de nous a été appelé à se révéler. Deux personnes au fond, font de l'accro-Yoga, une femme fait du cerceau et danse au son de la musique, d'autres jouent de la guitare, du Banjo ou du Ukulele, une Australienne à la voix de Cocorosie arrive et se met a chanter. La maîtresse de maison vient tout à coup s'asseoir, prend une guitare et chante à son tour. Certains battent la mesure du pied, d'autres moins timides utilisent le tambourin. On boit tous un thé chaud, en écoutant la musique, jouant ou parlant anglais avec le voisin. On raconte son histoire, qui à chaque nouvelle fois sonne différemment, et on écoute celle de son voisin, qui parfois fait résonance, parfois sème de nouvelles idées qui muriront doucement. Ce soir là, on a croisé un des bénévoles qui était à DinDang, le prof de Yoga: le monde est petit. On a également fait une "soirée massage" chez Lenny ou 6 personnes en massaient 1. Ca a duré presque deux ou trois heures mais ça valait le coup ! D'autant plus que Minta et Lenny ont pris des cours de massages Thaï. Stretching et Bending! Un autre soir, nous avons fait tous les 7 un lancé de nos propres lanternes customisées, dans un champs à côté de la maison. On les a allumées tous ensemble et les avons regardé s'éloigner dans l'immensité du ciel, que c'était beau. Durant une semaine, Chiang Mai était bondé de touriste pour le festival. Chaque fois que la nuit tombait, on pouvait observer des lanternes dans le ciel comme des milliers d'étoiles plus ou moins proches qui bougent et rapetissent à vue d'œil. C'était incroyable, j'ai rarement vu quelque chose d'aussi beau. Il y a eu également un défilé, un lancé de fleurs sur l'eau, et des feux d'artifice dans tous les sens et lancés très dangereusement par la foule. Mais la beauté du spectacle de ces milliers de lanternes s'envolant était de loin mon préféré. Nous avons également eu la chance de voir la cérémonie bouddhiste le soir même de la pleine lune, c'était extraordinaire, même s'il y avait franchement trop de monde. On aurait dit un Bayonne culturel. Le jeudi 29 Novembre nous avons subitement décidé avec Marion de changer nos plans: nous n'iront pas à Pai le lendemain, mais suivront Minta le Samedi 1er Décembre, qui repart dans la ferme bio-organique d'où elle venait la semaine dernière. Elle nous en a parlé comme d'une famille, d'un endroit merveilleux, qu'elle avait hâte de retrouver. En un regard, Marion et moi s'étions comprises comme souvent, on la suivrait. Quand aux autres, ils partent tous le même jour. Lenny va aux Philippines, laissant sa maison ouverte et nous offrant la possibilité de rester y vivre. Naomie, Jessica et Francesco vont à Pai. On se quitte tous dans un frisson d'émotion, et montons avec Marion et Minta dans un "Yellowtruck" qui part pour 4h de route, 60km, direction la ferme "Happy Home Healing".
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  • " Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait. " N. Bouvier
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