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3 octobre 2012

Semaine 4 " charnière"

Je ne voulais pas écrire d'article, je ne voulais plus poster de nouvelles sur mon blog, pour une raison toute conne. Je ne peux pas corriger mes fautes d'orthographe ^^ Tant pis, je poste quand meme, vous n'avez qu'à imaginer les accents :)

Du Dimanche 23 Septembre au Vendredi 28. La semaine dite Charnière, a été une semaine dure, longue, et, comme son nom l'indique, sans fin en soi, un peu vide de sens. Par contre, elle a été riche en réflexions, aussi enrichissantes que douloureuses, je ne m'en suis pas encore totalement remise. Cette semaine m'a permis de me rendre compte que le tourisme, c'est bien sympa, mais seul, c'est pas pour moi. Et puis le tourisme, c'est bien gentil mais de toute manière ce n'était pas non plus un objectif de voyage.
Je ne voulais pas écrire non plus sur cette semaine, parce qu'écrire donne une place et une matière à quelque chose, et je ne voulais plus trop y penser: oublier que j'ai vraiment failli rentrer, oublier que j'y pense encore dans certains moments, à la ferme de Batu Arang. Et oui, je suis a la ferme, mais ça, c'est une autre histoire, et pour le coup bien plus joyeuse, vous verrez. Vous allez vous poiler.

Bref, je ne voulais pas écrire. Mais finalement, j'y ai aussi fait des rencontres pendant cette semaine. Et j'ai aussi pu prendre de bonnes résolutions. Je suis restée du Lundi 24 au Vendredi 28 a Kuala Lumpur, la grande KL. Je suis restée dans cette guesthouse "empilée", dans une chambre aux lits "empilés", avec des gens.. normaux. Au début j'ai pas aimé, puis cet endroit est devenu réconfortant: j'y suis restée.

Parmis les bonnes résolutions de la semaine passée:

- Je ne dois plus débarquer dans un pays sans Lonely planet ou Guide du routard, sans monnaie locale, sans renseignement aucun.
Lonely planet de la Malaysie en poche: Merci Camille.

- Je ne veux plus faire du tourisme comme une touriste. Comme une idiote qui regarde un aquarium, et qui s'étonne qu'on ne voit pas les poissons sur ses photos.
Allez Plouf.

- Je dois m'en tenir à mes objectifs, mes billets d'avion, et mes projets. Sinon tout s'écroule.
Visa et Billet d'avion pour la Thailande en poche

- J'ai cru en partant que je pourrais vivre habillée comme un sac à patate pendant un an. Moi, je me suis toujours un peu habillée en sac à patate, donc 1 an de plus, 1 an de moins... ca me paraissait pas franchement dramatique! FAUTE. Je me suis sentie moche et sale, avec seulement 3 pantalons differents, en toile et noirs, 4 debardeurs unicolores. J'ai croisé beaucoup de femmes voyageant seules qui arrivaient à s'habiller simple mais joli. Et ça, ça me deprimait.
Vêtements achetés: Check.

- Et en vrac et pour le fun : Je ne dois plus acheter de taille M (soit j'ai abusé des bananes fries, soit les tailles, comme les femmes ici, sont plus minus qu'en Europe), je ne dois plus manger de riz (aie), je ne dois plus me soucier de ne pas pouvoir m'epiler (double aie), je dois travailler ma patience.

Bref.

J'ai pu faire mon Visa de 3 mois pour la Thailande, et faire un tour dans quelques quartiers de KL. Quartier chinois, les tours Petronas, quelques centres commerciaux. Mais je n'arrivais plus vraiment à sortir visiter, seule.

Grâce à la famille Barbarin, j'ai rencontré Camille, femme d'expat française, amie d'amie, et maman à plein temps. Elle m'a cuisiné une salade de fêta/tomate, et des crêpes. Que je me suis sentie bien ! Entourée de ces trois bouts de choux, pouvant parler avec liberté dans ma langue maternelle, et retrouver un peu le goût de la France dans mon assiette. On s'est baigné dans la piscine de son condo, on a mangé une glace (ma première glace en Asie) et je suis revenue deux jours plus tard. Cette fois-ci, je me suis retrouvée avec 3 femmes d'expat francaises jeunes mamans, 7 enfants en dessous de 4 ans, et un appartement immensement grand et beau. Wahou.

Pendant la semaine, j'ai également rencontré Sarah, allemande que j'avais déjà croisé à Bali, qui m'a proposé de la suivre, lorsque je lui ai parlé de mon "état du moment". Elle allait à Sumatra, tiens donc. J'ai décidé de ne pas la suivre, après l'état des lieux de mes finances. Par contre, le destin veut qu'on se retrouve. J'ai sa clé USB ^^

J'ai par ailleurs rencontré Laurence, guide francaise bénévole au Musee national, qui m'a fait partagé son savoir sur la Malaisie. Vraiment très intéressant, dingue ! On a beaucoup parlé, et bon sang que ça m'a fait du bien. Elle m'a expliqué par exemple que l'Islam s'est installé en Malaisie vers 1600 et de manière très naturelle et sans contrainte. Mais c'est seulement depuis 2000, avec l'arrivée d'un Islam plus radical, que le voile apparait, le tailleur des femmes policières n'existent plus, et le sport est fortement remis en cause a l'école, tout comme le Yoga est mal vu. Et la question du corps derrière tout ça ? On peut se poser des questions... Laurence m'a donc mise en contact avec sa prof de Yoga, avec qui j'aimerais beaucoup echanger...

Tout ca pour dire que ces rencontres m'ont un peu sauvée, j'ai pu parler, écouter et me sentir revivre à travers un regard extérieur. Je me suis donné une seconde chance, j'ai voulu relancer mon envie, redonner une impulsion à mes projets. J'ai essayé de contacter des dizaines d'associations, ça n'a pas marché. J'ai essayé de contacter des ONG, ça n'a rien donné. J'ai essayé d'avancer mon "Woofin", initialement prévu du 15 au 30 octobre. Bingo, Mr Lee m'a répondu, il peut m'accueillir dès maintenant, le Vendredi 28 Septembre. Je vais pouvoir travailler, dans sa ferme, à 50 km de KL (Batu Arang) tout en étant logée et nourrie. C'est ça le Woofin. Ca permet entre autre de pouvoir travailler "as a local", s'imprégner pour de bon, et en apprendre plus sur la culture/religion, en vivant à leurs côtés. Aujourd'hui donc, je suis dans cette ferme. Et j'ai énormément de choses à vous raconter. Mais bon sang, ces fautes d'orthographe ^^

Etat des lieux très bref : Aujourd'hui il est 14h20, on est Jeudi 4 Octobre. Je vais m'apprêter à aller travailler avec des réfugiés du Myanmar. Je suis arrivée dans la ferme appelée MKO, j'y travaille avec Nobel, lui aussi réfugié du Myanmar, lui aussi avec une histoire tragique. On travaille de 7h a 12h et de 17h a 20h. Autant vous dire que la pause déjeuner (la chaleur en est la cause) est très longue. C'était au début insoutenable pour moi de ne rien faire. La pensée qui occupe la place de l'action, ça devient opressant. Il a fallu que je cherche la patience, au fin fond de moi. Qu'est ce qu'elle est loin celle-là ! J'ai découvert à Batu Arang trois camps de réfugiés du Myanmar, un pour les hommes, la plupart dépendants (paraplégie, traumatismes, accidents), un pour les femmes et enfants (idem), et un pour les femmes et enfants ayant le VIH. Dans ces camps travaillent des infirmières bénévoles, deux françaises, à qui j'ai proposé mon aide en tant que psychomotricienne bénévole. Ma pause déjeuner prend tout à coup tout son sens. Je vais essayer de trouver un logement, pour pouvoir quitter la ferme et travailler a plein temps en tant que volontaire dans ces trois camps de réfugiés. Ce serait vraiment top. Pour le moment j'ai négocié avec Nobel, de 15h a 18h je suis psychomotricienne, et puis ensuite, je remets mon pantalon de fermière. Mais bref, tout ca, je vous le raconterai en détail la semaine prochaine ! Encore merci a tous :)

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Commentaires
M
Hello Auntie :) que ton message me touche ! Que tu mises mon blog aussi... La patience elle est pas facile à dompter en effet, c'est pas vraiment le dans le top 10 des qualités de nous autres occidentaux! Alors j'observe et je m'imprègne comme je peux de toutes ces belles leçons de vie que la culture asiatique a à offrir. C'est bouleversant! Merci beaucoup pour ton soutien, ta présence même à des milliers de kilomètres :) Portez vous bien et à bientôt j'espère !! (Skype, téléphone ou par écrit!) des bisous!!!
P
Eh oui, il faut prendre le temps de ...<br /> <br /> s'armer de patience : nous ici, on connaît pas.<br /> <br /> Comme tu va te sentir décalée en rentrant ! ça a été le cas de Rémi. Mais il a vite replis le pli (enfin presque) : c'est ça le facteur d'adaptation.<br /> <br /> Enfin, je suis très heureuse que tu puisses oeuvrer dans des camps de réfugiés, me si cela doit être fatiguant, éprouvant. <br /> <br /> Voilà, on se régale effectivement à te lire, et on a confiance, on te sais pleine d'énergie et d'humanité.<br /> <br /> Je t'embrasse bien fort, et te suis par la pensée. A très bientôt.<br /> <br /> Auntie Pascale
M
C'est si agréable de te lire... Continue comme ça !
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  • " Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait. " N. Bouvier
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