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* En vol *
24 septembre 2012

Semaine 3 : Bali et Envol

"Rien de plus abstrait qu'un voyage en avion: je ne me vis ni monter, ni décoller, ni atterrir; des hôtesses charmantes et interchangeables s'occupèrent de mon petit estomac de manière charmante et interchangeable; quand elles me dirent que c'était fini, l'aéroport d'arrivée semblait celui du départ, les voyageurs les mêmes" (E.E.Schmitt, La secte des egoistes)

Pourtant j'avais bien quitté Bali, en ce Dimanche 23 septembre. J'avais bien laissé mon sac à dos là où on les laisse toujours avec un petit sentiment de culpabilité : le reverrai-je ? Surtout après mes aventures de l'an passé, mais bref. Cette fois, il ressemblait à un bonbon jaune, "mon Ricola goût citron fera-t-il son chemin jusqu'aux tapis roulants de Kuala Lumpur?" En vrai, de toutes autres questions me trottaient à ce moment en tête, laissant ce pauvre bonbon à sa triste vie de transit. Des questions qui, elles, ont emporté mon corps, se retrouvant dans une dimension parallèle, ou vertige, nausée et malaise ont pris soin de lui faire la visite. Un mal de mer sur terre, un mal de mer avant de prendre l'air. Les 30 heures qui ont suivi, ca n'a fait qu'empirer. Crise d'angoisse, opression et souffle court. "La pauvre, elle voyage." Deux jours de remise en cause se sont imposés à moi, me laissant, entre cauchemard et réalite, qu'une solution: la prise décision. Au début c'était "je rentre", puis "je reste". Je vous épargne le long article que j'avais déja écris pour expliquer mon retour, mais je le laisse de coté, tout comme l'idée d'un retour anticipé. Je remercie tout ceux qui se sont montrés compréhensifs et si impliqués. Que ça m'a fait du bien de vous savoir à mes cotés !

Enfin, durant mon escale à Kuala Lumpur (et bien oui j'étais censée aller à Sumatra), on m'apprend que je suis sortie du territoire indonésien et qu'un deuxième visa sera à payer, ainsi qu'une deuxième taxe de sortie de territoire, bref, pour une semaine ca me semble dommage. Alors je décide de louper sciemment mon avion, dormir, et rester sur ce nouveau territoire malais, que le hasard me montre du doigt. Je me paye un hôtel à proximité de l'aéroport, avec son chauffeur de taxi qui vient me chercher (grands maux, grands remèdes). L'hôtel s'est avéré être le plus cher et le plus gloque des endroits où j'ai pu dormir. Garage aménagé ? Bref, n'empêche que le viel Indien qui le tenait m'a vu dans tous mes états, et a été aux petits oignons avec moi : petit dejeuner offert pour apaiser ma faim, rouleau de PQ pour essuyer mes larmes, proposition de moults services pour réduire mes tensions. Il a même été jusqu'à me suivre jusqu'à la porte de la guesthouse où il me déposa le lendemain, pour me proposer une 5e fois de m'emmener à l'aéroport gratuitement si je sentais pas trop le quartier chinois. Il m'a donné pleins de conseils, offerts pleins de sourires, entre quelques regards de pitié. J'avoue que sur le moment, tout cela n'a même pas suffit.

Et puis, miracle, j'ai croisé Sarah, Camille, et d'autres...

...

Pour vous raconter ma semaine à Bali (promis j'essaie de faire plus court cette fois), petit retour en arrière d'une semaine:

Vendredi 14 Septembre, je suis donc partie pour Munduk, en passant par hasard par le magnifique temple de Mengwi. Muduk est un petit village en région tres montagneuse, il offre une vue spendide sur le Nord\\\\Ouest de l'ile. Je me refugie donc dans une guesthouse, Kareng Sari, dans laquelle je suis superbement bien accueillie. J'avais pris le soin de laisser des affaires, importantes mais pas indispensables (2e journal de bord vierge, 2e carte mémoire vierge, disque dur, ...) pour ces quelques jours, au Bamboo Paradise, vu que j'allais de toute manière y retourner pour rendre mon pauvre scooter à son patron. Cependant, la loi de Murffy. C'est naturellement à ce moment que mon 1er journal de bord toucha à sa fin, ainsi que ma première carte mémoire, et pas de disque dur pour la décharger ! Bref, tout s'est bien passé. Je suis partie le soir pour un Night Food Market à 15 km.

Les deux jours suivant, Samedi et Dimanche 15 et 16 Septembre, je me suis mise à la randonnée matinale. J'ai été marcher durant 4h samedi pour aller voir le Banyan Tree, arbre le plus vieux de son espèce à Bali (700 ans). Un magnifique paquet de racines farfellues, de lianes de la taille de troncs: cet arbre était pourvu d'une grandeur majestueuse, qui lui vallut le titre de "sacré". Durant ma balade, j'ai pu voir de plus près ces grands draps sur lesquels ont fait sécher les clous de girofles: ils passent alors du rose au noir, embaumant toute la vallée. J'ai fait la rencontre hasardeuse de Balinais qui soucieux de m'aider ont parfois lâcher leurs occupations pour faire un bout de chemin avec moi.
Le dimanche, j'ai été me promener du côté des cascades, 3 heures de balade. J'ai rencontré un couple hollandais, ainsi qu'une balinaise qui m'a vendu du Cafe local, c'est à dire les excréments du Luwak (civette asiatique) qui avait mange et rejeté mon cafe matinal. Paraitrait il que les enzymes, très peu efficaces, de ce petit animal donnent un gout super au café. Je vous laisse imaginer dans quelles imitations la balinaise ne sachant pas parler anglais s'est lancée, soucieuse de me faire comprendre (et acheter) son café Luwak, 15 fois plus cher. Bref, à Bali, on y fait pousser aussi : du cacao, des clous de girofles, de la muscade, de l'anis etoile, de la cardamone, le truc pour la lessive bio, et pleins de choses encore. Bref, j'ai vu les cascades, c'étaient les mêmes qu'en France (avec plus de touristes).

Le Lundi 17 Septembre, je suis partie pour decouvrir la région, mais je n'ai pas vraiment trouvé ce que je cherchais. Je suis allée à Bedugul, visiter le célèbre "temple" à 30.000 RP l'entrée, pour y voir une foule de touristes s'extasier devant des fleurs, des cailloux, et une statue d'aigle façon Loney Toons. Pour ce qui est du temple dans l'eau, No comment. En sortant, il m'est arrivé mon premier traumatisme. Attention, ca rigole plus, j'ai bien dit traumatisme. Disons en fait le 2e, le 1er etant la nuit passée dans la reserve du Bamboo Paradize à espérer que les rats qui courent sur mon toit de tolle, à la façon du film d'horreur "Signes" pour ceux qui veulent une image, ne tombent pas par malheur dans mon lit. Ah ? Je vous avais pas raconté?
Bref, je marchais donc le long de la route, digérant mon "Bakso Ayam" (soupe musulmane), quand un n-ieme bus vint se garer devant la mosquée de Bedugul. Et pour la n-ieme fois, une trentaine de musulmans, tous hyper bien habillés, descendirent et se dirigèrent vers leur lieu de prière. Mais, ils croisèrent le chemin de Manon, femme blanche seule aux cheveux roux/blonds/rouges, et visiblement intéressée par ce mouvement de foule. Ils croisèrent son regard, étonnée. Tout à coup, une série d'événements s'enchaînèrent sans que j'eu le temps de comprendre ce qui m'arrivait. Tous s'étaient soudainement accrochés à un bras, une épaule, une main, une jambe, un cheveu, me laissant peu de choses pour tenir mon équilibre, agitant leurs smartphones pour prendre une photo cette blanche bizarre qui se promène seule. Je crois me souvenir que je n'ai pas eu le temps de sourire, qu'un second groupe poussait le premier. Non, je n'exagère pas. A un tel point que, ce n'etaient plus que les musulmans qui me regardaient, mais la ville entière se demandait pourquoi une telle agitation. J'ai fini par faire ma star " Finish, no more, no it's finish". Je crois que j'ai eu la présence d'esprit de leur donner mon Pentax pour leur demander d'avoir, moi aussi, une photo de moi. Vous ne la manquerez pas, c'etait au début, quand je trouvais ça marrant ^^

Le Mardi 18 Septembre, je me suis rendue a Kintamani pour la seconde fois, troquant ma belle guesthouse contre un bungalow tout-petit-tout-pourri, au pied du Volcan Batur, que j'allais donc gravir le mercredi matin, a 3h00. Je suis tombée sur Charlie, un guide qui s'est avéré être un ami précieux pour la journee. Après m'avoir expliqué que le chat qui venait mourir sous les roues du scooter du mec devant moi (3e traumatisme), était sacré et allait avoir droit à une cremation le lendemain, pour pouvoir se réincarner (d'où la joie et la bonne humeur du tueur ayant tué), il m'a emmenée pour l'âpres midi. Entre points de vue imprenables, restaurant local où on mange avec les doigts le poisson fraichement péché du lac, (moins de 50 centimes d'euros), ou discussion autour du pourquoi on roule a gauche a Bali (il ne savait pas), j'ai passé des moments incroyables. Nous avons bu des bières devant le lac sur lequel le soleil se couchait, mange des "snacks" dans la boutique fermée de ses amis, etc... Ce que je peux vous dire avec certitude : il n'y a que les hommes qu'on voit glander le soir, buvant des bières et discutant, jouant au billard la journée, buvant de l'Arak entre eux. Les femmes ne s'amusent pas, elles ne jouent pas non plus. Du coup, j'étais pas des plus à l'aise. Mais bref, après avoir décliné le bain de minuit dans les sources chaudes du volcan, je suis partie me preparer pour cette courte nuit.

Le Mercredi 19 Septembre, j'ai gravis le volcan. Ou plutot courru derrière le guide, presque muet, qui faisait son boulot. On est monté à 1717 metres en 45 minutes au lieu de 2h, on était les premiers des 150 autres touristes qui ne tardèrent pas à ramener leurs fraises, pour voir ce lever du soleil. C'est dommage, la montée dans la nuit noire était splendide, quand j'arrivais à me retourner pour voir le reflet de la nuit étoilée sur le grand lac. En haut, petit déjeuner. Vu que je refuse de payer un extra pour un café à 2.5euro (5 fois plus cher que mon repas complet de la veille), un des 62 guides m'offra un thé (mmmh :) ). Le soleil ne tarda pas à venir, mais on ne pu l'observer que 2 minutes, caché derrière une épaisse masse de nuages. La descente fut expéditive, après avoir été faire un tour dans le cratère, ou fument encore quelques brèches. Il m'expliqua tout de même que deux jours auparavant, il y eu une cérémonie au centre du cratère, durant laquelle des sacrifices d'animaux ont eu lieu. Les carcasses ont du être emportées par les singes de la montagne... Flippant cette histoire. Mais bref, cette semi montagne, tout le village l'a montée avant moi, donc un guide a je pense été superflu. Mais l'association des guides refuse de laisser monter les gens seuls, ils n'hésitent d'ailleurs pas à en venir aux mains...

Lever du soleil derriere le brouillard

A 7h du matin, j'étais de retour au bungalow. Sans plus attendre je sautai sur mon destrier et hop, direction Bamboo Paradize, a Padangbai. Je passe la journée entre lessives, siestes et repos ! Je suis malgré tout contente du trek.

Le Jeudi 20 Septembre, je vais avec Betti (une allemande de passage), Ayesha et Peter (le couple belge qui gère la guesthouse), direction l'Est, pour visiter plusieurs temples, absolument incroyables et finir la journee sur la plage à Virgin Beach (tiens... c'est la plage sur laquelle j'ai dormi deux semaines auparavant). Premiere fois que je conduis avec quelqu'un derrière moi, et pour ceux qui doutent encore de ma conduite, paraitrait il que le taxi bike driver lui avait fait plus peur ^^ Bref, le Water palace de Tirtagangga etait absolument magnifique, et le Flotting Palace etait impressionnant. J'en ai pris plein dans la vue, c'etait dingue. On est allé se dorer la pilule sur la plage tout l'après midi, entre bruit des vagues, concert de Xylophone et Pineapple Juice, c'etait super. Bon, Peter a du aider la troupe de 20 blancs qui se sont jetés à l'eau pour sauver un jeune Indonesien qui a failli se noyer: pour vrai, les vagues et le courant m'ont moi-même fait un peu peur.

Le Vendred 21 Septembre, je suis allée a Tanah Lot, un temple a l'OUEST, très réputé. Construit sur un rocher, que la mer vient entourer chaque midi, c'était splendide. Même s'il y avait autant de touristes que de boutiques à touristes. Mais passons. je suis rentrée assez tôt.

Pour finir, le Samedi 22 Septembre, j'ai fini mes deux bouquins d'Eric Emmanuel Schmitt d'une traite, ai envoyé 3 cartes postales, et un colis, ai réservé mon bus pour aller à l'aéroport le lendemain, et suit allée faire des emplettes à Gianyar. Gianyar est une ville à peu près grosse, dans laquelle je suis passée près de 10 fois, si ce n'est pas 20, mais je ne me suis jamais arrêtée. Pourtant, un marché absolument magnifique s'étend derrière la rue principale. J'ai pu y acheter un coupe-ongle (c'est con mais qu'est ce que c'est utile!) pour 45 centimes, un adaptateur de carte SD pour continuer à vous faire partager mes photos, et deux culottes. On ne vend que des sous vetements masculins à Bali, c'est dingue. J'ai galéré, mais ai finalement trouvé deux culottes soit disant taille M, mais plutot XXS (Oui bah peut être que les bananes fries du petit déjeuner.....). Bref !

Le Dimanche 23 Septembre, je me lève tôt, rend mon scooter avec 1600 kilometres en plus au compteur, échange mes livres contre un livre en anglais, Beautiful Lies, écris un mot dans le guestbook de Bamboo Paradize, dis au revoir à Lucy, Cadek, Ayesha, Peter et le chat, pour me retrouver dans une navette, qui m'a donné un sérieux mal de mer. A l'aéroport, il est midi. Je décolle a 16h, donc j'ai 4h à patienter. J'en profite pour faire enrouler mon sac dans un papier cellophane jaune, prendre un café et une bonne claque dans la gueule. Mais ou je vais ?

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Commentaires
C
Salut Manon!! C'est Claire de bordeaux, je decouvre ton site, c'est genial de pouvoir suivre ton voyage, et tes recits sont vraiment agreables a lire.<br /> <br /> J'attends avec impatience tes prochaines aventures!!!<br /> <br /> Je t'embrasse
* En vol *
  • " Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait. " N. Bouvier
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