Ni Hao !

17 avril 2013

C'est sur un sol radicalement différent que j'ai atterri hier soir. Apres trois heures de vol vers le Sud-Est, c'est la Chine que j'ai atteinte et plus précisément la région du Yunnan: la ville de Kunming, à quelques centaines de kilomètres au Nord-Ouest d'Hanoi au Vietnam, quelques centaines de kilomètres à l'Est de l'Himalaya, et un peu au Sud en comparaison à Kathmandu. Passons la leçon de géo, vous savez lire une carte ^^ Après un vol annulé, un jour de prolongation au Népal, trois jours d'Overstay à régler et un sourire fixé jusqu'aux oreilles, j'ai atterri sur cette terre chinoise dont tout le monde m'a parlé, m'en dessinant des traits parfois très différents. L'aéroport lui même m'invite à croire que je suis carrément de retour en Europe: tout est grand, moderne, organisé, propre et hightech à outrance. Le poste d'immigration doté d'écrans/webcam donne l'impression de vous sonder les neurones avant de cracher vos nom, prénom et date de naissance. Ça change de celui de Kathmandu un peu plus lowcost. Les routes qui m'ont conduite au centre ville m'ont presque fait croire que tout ce voyage n'était qu'un rêve, je suis de retour sur des routes espacées, délimitées, goudronnées, plates, dépourvues de vaches, de poules, de gosses ou de trous soudains, bordées par un phénomène qu'on appelle de la décoration florale et... des trottoirs ! Bref, seuls les panneau en chinois me sortent de mon délire. Le bus est le plus confortable et silencieux de tout mon voyage, mon fessier alerte peut se décontracter, je suis de retour à la civilisation moderne. La connexion impossible à Facebook, ou certaines recherches n'aboutissant pas (du type "comment contourner la censure Facebook"), c'est confirmé, les chinois sont dans mon I-Phone (peut être aussi dans ma tête ?!). Je suis arrivée au Hump Hostel, une guesthouse bondée de chinois. Tout est incroyablement organisé, pensé, réfléchi, c'est effrayant, sortez de ma tête les chinois! Vous n'avez pas le temps de penser qu'il serait utile d'avoir un crochet à cet endroit précis du mur dans la douche que déjà il se dessine sur le mur d'en face. Pas le temps de penser que les chinois ont devancé tout le monde. Le petit rideau protecteur des petites culottes propres lorsqu'on prend sa douche, qui y aurait pensé à ça? A part les chinois? Après m'être brossée les dents à l'anti-moustique (parce qu'il faut bien le faire une fois dans sa vie et grâce au ciel j'étais seule dans la salle de bain à ce moment) avoir craché bruyamment comme une vraie asiatique, et me trouver l'excuse de la nuit blanche, je m'efforce d'ouvrir mieux mes yeux et poursuis la lecture d'Alexandra David-Neel, grâce à Thomas qui m'a offert le livre. Et puis j'ai pensé à vous, sans nouvelle, alors que je viens de passer les deux plus belles semaines (ou au moins dans le top 3) de tout mon voyage. J'ai mis les photos sur Facebook, mais je ne vous au rien dit au sujet de mon trek. Alors après cette folle introduction chinoise, je m'attelle à la tâche : comment j'ai été marcher dans l'Himalaya durant 2 semaines, de Syabru (117km de KTM) au Tsergo Ri, jusqu'aux portes du Tibet, en passant par de petits villages, népalais ou tibétains, affrontant yaks, yetis et autres bêtes sauvages, domptant les avalanches et les éboulements de terrain ! Âme sensibles s'abstenir. En image : un gros teddy bear qui vous tends les bras